Le Sancto Christo de la Agonia – superbe crucifix que l’on peut admirer dans l’église paroissiale de Limpias, petite ville au Nord de l’Espagne – porte bien son nom. En effet, le Christ y est représenté vivant, souffrant son agonie, alors que d’habitude, on le montre mort. Si bien que, lors des manifestations prodigieuses de vie dont il fut l’objet, il n’est pas étonnant de voir le Christ de Limpias « vivre » ses derniers moments de manière poignante. Représenté mort, il eut signifié tout autre chose.
Mais tout d’abord, décrivons le Sancto Christo de la Agonia :
Il mesure 2,27 m
On peut constater dans l’exécution du corps, des mains et des pieds des inexactitudes anatomiques
La tête et le cou sont travaillés avec beaucoup d’art
La Sainte face est un chef d’œuvre qui parle plus à l’âme qu’aux sens
Dans les yeux de porcelaine, on peut lire les derniers combats d’une vie qui s’éteint
La bouche entrouverte et la lèvre inférieure d’une teinte bleuâtre renforcent encore l’impression que le Divin Maître est sur le point de mourir
La poitrine se soulève avec effort tirant sur les mains clouées à la croix pour que les poumons se vident du gaz carbonique qui suffoque le supplicié
On se demande bien sûr à qui attribuer cette œuvre ?
Actuellement, on pense qu’elle a été effectuée à la fin du XVIème siècle par le sculpteur andalou Pedro de Mena en ce qui concerne la tête et le cou, et par un de ses élèves pour le reste du corps, ce qui explique la différence de la qualité du travail.
On retrouve la trace de ce crucifix au couvent des Carmes Déchaussés, à Cadix, puis dans la chapelle privée du comte Isidro.
C’est alors qu’eut lieu le premier miracle : le 1er novembre 1755, Cadix fût menacée par un terrible raz de marée ; on porta le Christ en procession à travers les rues de la ville et aussitôt les eaux se retirèrent. Le chapitre de la cathédrale, pour remercier le Ciel, exprima le désir d’exposer le Christo de la Agonia dans une église publique. D.Diego de la Pedra, de la famille du comte Isidro, originaire de Limpias, fit transférer le Christ dans l’église paroissiale de son pays natal.
Par la suite, on parla beaucoup de la date du 30 mars 1919 comme la première manifestation de vie du Christ de Limpias. Mais en fait, d’autres miracles eurent lieu avant cette date.
Citons celui d’août 1914 où le père Antonio Lopez vit les yeux du Christ se fermer et se rouvrir. Ces supérieurs le prièrent de ne pas en parler. C’est seulement après les événements du 30 mars 1919 que les pères du collège firent constater la chose.
A la fin du mois du mois de mars 1919, le père Anselmo De Jalon et le père Agatantelo de San Miguel prêchèrent une mission à Limpias. Le 30 mars, au terme de la mission, le père Agatantelo monta en chaire pour remercier le Ciel, tandis que le père Jalon était au confessionnal. Soudain une fillette s’approcha de lui en disant : « Père Jalon ! Père Jalon ! Voyez donc, le Christ a fermé les yeux ». Le prêtre pensant à une illusion, ne tînt pas compte des paroles de la petite fille.
D’autres fillettes venant lui dire la même chose, le père alla voir de lui–même. Il ne constata rien. Mais d’autres personnes, au nombre d’une cinquantaine, vinrent corroborer leurs dires et se prétendirent prêtes à parler sous serment. Le père Agatantelo, intrigué, resta dans la chapelle à la tombée de la nuit. Il put ainsi constater le phénomène.
Depuis, de très nombreuses manifestations eurent lieu, quasi quotidiennes. Les gens vinrent en foule pour voir le miracle. Par la suite, les phénomènes furent moins fréquents et le denier, à notre connaissance remonte à l’été 1998.
Les manifestations prenaient différents aspects. Tantôt les yeux se fermaient ou bougeaient dans les orbites ; tantôt c’était le corps qui se couvrait de sueur ; parfois les lèvres remuaient, comme pour parler.
Les miracles furent constatés par des personnes de toutes professions, conditions, confessions. On vit des évêques, des médecins, des juristes, des ouvriers, des étudiants, des croyants, des athées… Tous étaient prêts à jurer qu’elles avaient assisté à des manifestations prodigieuses. Les miracles eurent d’autres effets tels que conversions, guérisons, etc.
Quelle leçon peut-on retenir des miracles de Limpias ?
Il suffit d’observer les yeux du Christo de la Agonia pour répondre. Le regard est parfois doux et miséricordieux, d’autres fois sévère et terrifiant. Ainsi, il veut nous donner à la fois un réconfort et un enseignement.
Puissions-nous contempler un jour au Ciel ce Jésus dont le Christo de la Agonia nous donne cette image qui, nous le savons, est bien inférieure à la réalité. Qu’il nous bénisse de ses deux doigts de la main droite clouée à la croix, cette croix qui nous sauvera.
Ouvrages consultés :
Limpias, apparitions et prodiges – Professeur Baron de Kleist
Le Christ de Limpias – Léon Arendt
Limpias se situe à 115 km de San Sebastian de Garabandal…